En 1610, Claudio Monteverdi fait paraître un recueil dédié au pape Paul V. Ce recueil est constitué d’une messe à 6 voix utilisant des thèmes d’un motet préexistant de Nicolas Gombert et de Vêpres à la Vierge écrite dans le style nouveau.
La page de garde de l’édition originale dissimule soigneusement les Vêpres derrière cette messe dont Monteverdi sait qu’elle sera mieux perçue par les autorités ecclésiastiques. Le pape ira dans ce sens, appréciant la messe mais moins ces Vêpres novatrices et ne proposant pas au compositeur le poste dont il rêvait secrètement.
Le temps a rétabli les choses et les Vêpres font désormais partie des chefs-d’œuvre de la musique occidentale. De nombreuses questions musicales ou musicologiques (diapason, instrumentation, effectifs, transposition des passages écrits dans les petites clés: « chiavettes ») ont aujourd’hui trouvé réponse.
Une relecture
Dans notre vision de ses Vêpres nous avons opté pour une transposition à la quarte inférieure de certains psaumes et du magnificat, choisi un diapason élevé (tel qu’il devait être dans l’Italie du Nord au début du seicento) et un tempérament favorisant la pureté des intervalles.
De plus nous avons souhaité encadrer, respectant en cela le structure de l’office des vêpres, psaumes et magnificat, par les antiennes correspondant à une cérémonie mariale particulière, en l’occurrence, la fête de l’annonciation de la Vierge. Nous avons également choisi de colorer de nombreux passages de l’œuvre par l’utilisation variée des instruments d’accompagnement (Orgue, Violoncelle et théorbe et deux sacqueboutes) et en renforçant parfois, les voix des chanteurs solistes (Coro Favorito) par les chanteurs tuttistes (Ripieno).