Ludus Modalis – 8 chanteurs solistes et grand orgue
Franz Liszt et Charles Bordes ont au 19ème siècle et chacun à leur manière, honoré et servi la musique de la Renaissance. Ils l’ont interprétée, éditée, adaptée. De cette « culture » est né un répertoire original qui comporte en filigrane la trame de la musique polyphonique du 16ème siècle.
La Via crucis réutilise des lignes de plain-chant, des chorals luthériens, intermèdes d’orgue et des faux bourdons qui attestent de la grande connaissance et du respect que Liszt avait des maîtres anciens.
Le dialogue spirituel de Charles Bordes, créé en 1900, s’inspire des dialogues spirituels composés par les Claude Le Jeune ou Roland de Lassus mais à la manière d’un audacieux Violet Le Duc de la musique, Bordes s’approprie la forme du « dialogue » pour la transcender, et non pas l’affadir.
Ce n’est pas seulement vers le passé que l’écriture de Charles Bordes (ou celle de Liszt) nous conduit. Elle nous permet de comprendre ce que la connaissance des œuvres du passé lointain (maîtres de la Renaissance) ou proche (œuvres romaines de Franz Liszt) peut apporter dans l’acte de composition et dans l’appropriation d’une forme musicale existante.
Ludus Modalis propose d’associer à la polyphonie de ces maîtres, quelques pièces d’orgue de Brahms et Liszt et la sublime musique de Palestrina, dont le stabat mater, annoté et édité par Richard Wagner était considéré par Liszt et Bordes comme le chef-d’œuvre absolu.